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En quelques mots  

Le trouble obsessionnel compulsif est un trouble anxieux. Il se définit par la présence à forte fréquence et dans une dimension handicapante, d’obsessions et/ou de compulsions.  
- Ce trouble concerne 3 à 4% de la population.  
- Le début du trouble se situe généralement à l’adolescence ou à l’age adulte (60% avant 25 ans), plus rarement pendant l’enfance (1%)  

 
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Critères diagnostiques  DSM IV  

A. Existence soit d'obsessions soit de compulsions:  
Obsessions définies par (1), (2), (3) et (4):  
(1) pensées, impulsions ou représentations récurrentes et persistantes qui, à certains moments de l'affection, sont ressenties comme intrusives et inappropriées et qui entraînent une anxiété ou une détresse importante.  
(2) les pensées, impulsions ou représentations ne sont pas simplement des préoccupations excessives concernant les problèmes de la vie réelle.  
(3) le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ces pensées, impulsions ou représentations ou pour neutraliser celles-ci par d'autres pensées ou actions.  
(4) les sujet reconnaît que les pensées, impulsions ou représentations obsédantes proviennent de sa propre activité mentale, (elles ne sont pas imposées de l'extérieur comme dans le cas des pensées imposées).  
Compulsions définies par (1) et (2):  
(1) comportements répétitifs (p. ex., lavage des mains, ordonner, vérifier) ou actes mentaux (p. ex., prier,  
compter, répéter des mots silencieusement) que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière inflexible.  
(2) les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer le sentiment de détresse ou à empêcher un événement ou une situation redoutés; cependant, ces comportements ou ces actes mentaux sont soit sans relation réaliste avec ce qu'ils proposent de neutraliser ou de prévenir, soit manifestement excessifs.

B. À un moment durant l'évolution du trouble, le sujet a reconnu que les obsessions ou les compulsions étaient excessives ou irraisonnées. N.B.: Ceci ne s'applique pas aux enfants.

C. Les obsessions ou compulsions sont à l'origine de sentiments marqués de détresse, d'une perte de temps  
considérable (prenant plus d'une heure par jour) ou interfèrent de façon significative avec les activités habituelles du sujet, son fonctionnement professionnel (ou scolaire) ou ses activités ou relations sociales habituelles.   

D. Si un autre trouble de l'axe 1 est aussi présent, le thème des obsessions ou des compulsions n'est pas limité à ce dernier (p. ex., préoccupation liée à la nourriture quand il s'agit d'un trouble des conduites alimentaires; au fait de s'arracher les cheveux en cas de trichotillomanie; inquiétude concernant l'apparence en cas de peur d'une dysmorphie corporelle; préoccupations à propos de drogues quand il s'agit d'un trouble lié à l'utilisation d'une substance; crainte d'avoir une maladie sévère en cas d'hypocondrie; préoccupation à propos de besoins sexuels impulsifs ou de fantasmes en cas de paraphilie; ou ruminations de culpabilité quand il s'agit d'un trouble dépressif majeur).   

E. La perturbation ne résulte pas des effets physiologiques directs d'une substance ni d'une affection médicale générale.  
Ce trouble apparaît parfois dans l'enfance mais plus souvent à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Il débute soit de façon très graduelle, soit de façon rapide suite à un traumatisme ou un stresseur aigu.  
Lorsque les peurs associées aux troubles obsessionnels-compulsifs (ex. peur de se contaminer, de frapper son enfant avec un couteau) conduisent à l'évitement (ex., ne pas se servir d'un couteau en présence d'un enfant) ou à des rituels, i. e. des compulsions (ex., se laver les mains), ces comportements réduisent l'anxiété. Le soulagement ainsi apporté contribue à renforcer et maintenir la maladie.  
Deux techniques s'avèrent efficaces pour traiter les troubles obsessionnels-compulsifs: s'exposer aux situations qui amènent l'anxiété reliée des obsessions et ne pas répondre à ces obsessions par la compulsion. Par exemple, pour une personne ayant peur de se contaminer en touchant des objets, il s'agira de s'habituer graduellement à toucher des objets sans se laver les mains. L'exposition permet une habituation qui amène une diminution de l'anxiété. L'approche cognitive stricte, c'est-à-dire la modification des croyances inadaptées, s'avère infructueuse.  
 

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Précision des termes   

– L’obsession : « pensée, impulsion ou représentation récurrentes et persistante, intrusive et inappropriée, entraînant une anxiété ou une détresse importante. Le sujet fait des efforts pour ignorer ou réprimer ou neutraliser ces pensées par d'autres pensées ou actions. Le sujet reconnaît que les pensées proviennent de sa propre activité mentale »  

L’obsession est une pensée automatique. Elle s’impose à à l’esprit, contre la volonté du sujet,  au contraire d’actions comme  se rappeler, réfléchir ou effectuer un travail intellectuel divers, qui elles, sont décidées, non subies.  
La nature particulière de l’obsession est donc d’être consciente mais involontaire.  

Cette pensée automatique est :  

- Sensée : elle a un sens. L’obsession se construit sur le réel. Peur de se salir, de commettre une erreur ou de se comporter d’une manière dysfonctionnelle ne sont pas complêtement fausses ou absurdes.  
- Constante : une obsession à un sens. Ce sont donc constance, fréquence, durée, souffrance engendrée, … selon leur importance, degré de développement, intensité qui lui donneront un caractère dysfonctionnel voire pathologique.  
  

Exemples d’obsessions :  
- la saleté  
- les germes (bactéries, virus, champignons, parasites)  
- la peur de la contamination  
- la peur d'avoir des pensées odieuses sur la religion ou la sexualité  
- la peur d'acte ou d'impulsions violentes  
- la peur de l'agression ou d’agresser (écraser quelqu’un avec sa voiture)  
- le besoin de symétrie (mettre les objets en ligne ou dans un certain ordre etc)  
- le besoin d'ordre  
- la peur de ne pas pouvoir se débarrasser de choses inutiles

- La compulsion (rituel) : « comportement répétitif ou acte mental que le sujet se sent poussé à accomplir en réponse à une obsession ou selon certaines règles appliquées de façon inflexible. Ce comportement est destiné à neutraliser ou diminuer le sentiment de détresse ou à empêcher un événement ou une situation redoutés. »  

 
 

Quelques aspects :  
- le rituel est dépendant d’une obsession pré-jacente.  
- Le rituel peut être absurde, mais aussi être issu d’un raisonnement logique.  
- La compulsion apporte un bien-être à court terme, bien que relatif  
- Le sujet est conscient de la demesure de la compulsion, ou de son caractère illogique.  
  

Exemples de compulsions :

- toilette abusive  
- peur injustifiée d'être atteint des maladies graves, de cancer (hypocondrie)  
- vérifications trop fréquentes (d'une porte fermée, d'une arrivée de gaz, …)  
- calculs mentaux  
- formules conjuratoires  
- achats incontrôlés et excessifs  
- nettoyages excessifs  
- toucher répétitif des objets  
- s'arracher des mèches de cheveux (trichotillomanie)  
- se gratter inutilement  
- se ronger les ongles (onychophagie)  
- troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie)  
- envie de voler (kleptomanie)  

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Par J. Boutillier, enseignant à l'INCTB, auteur de Se libérer des obsessions et compulsions